Le président américain doit se rendre à Evian (France) début juin pour participer à une réunion des chefs d'Etat du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie). Il n'a pas ménagé avant cette rencontre ses partenaires de l'Union européenne lors d'un discours à New London (Connecticut, nord-est) prononcé devant une promotion de jeunes garde-côtes. Sa première cible, le moratoire de l'Union européenne sur les aliments élaborés avec des organismes génétiquement modifiés (OGM) qui, selon lui, entrave la lutte contre la famine en Afrique: "Nos partenaires en Europe gênent cet effort. Ils ont bloqué toutes les récoltes biotechnologiques en raison de craintes infondées et non basées sur la science", a-t-il affirmé. "Cela a fait que de nombreux pays africains n'ont pas investi dans les biotechnologies, par crainte que ces produits ne puissent entrer sur les marchés européens. Les gouvernements européens devraient rejoindre, et non s'opposer, à la cause de la lutte contre la famine en Afrique", a ajouté M. Bush. Ce moratoire, observé par sept pays de l'Union européenne sur les OGM, fait déjà l'objet d'une plainte des Etats-Unis et de douze autres pays devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Deuxième cible, les subventions agricoles de l'Union européenne, défendues notamment par la France et l'Allemagne, deux pays dans le collimateur de l'administration américaine pour s'être opposés à l'intervention militaire américano-britannique en Irak. "Je propose que tous les pays développés, y compris nos partenaires en Europe, éliminent immédiatement toutes les subventions sur les exportations agricoles vers les pays en développement pour que ceux-ci puissent produire plus de denrées pour exporter et nourrir leurs propres habitants", a déclaré M. Bush. Troisième cible, la lutte contre le sida. George W. Bush s'est félicité du fait que le Congrès américain ait approuvé sa demande de consacrer 15 milliards de dollars sur les 5 prochaines années à la lutte contre le sida, qui seront notamment consacrés à 14 pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique particulièrement touchés par cette pandémie. "Lorsque j'irai en Europe la semaine prochaine, je mettrai au défi nos alliés d'annoncer un engagement financier similaire pour sauver encore davantage de vies. Je leur rappellerai que les secondes s'égrènent et que, chaque jour, 8.000 personnes de plus meurent du sida en Afrique", a-t-il lancé. "Je presserai nos partenaires européens, le Japon et le Canada de se joindre à notre grande mission de sauvetage et de faire correspondre à leurs bonnes intentions des vraies ressources financières", a-t-il lancé. Pour enfoncer le clou, le président américain a également condamné mercredi les politiques d'aide au développement qui ont "seulement enrichi des dirigeants corrompus sans faire de différence dans la vie des pauvres". "Quand je serai en Europe, j'appellerai les partenaires de l'Amérique à nous rejoindre pour aller au-delà des politiques dépassées et encourager les libertés et les réformes qui conduiront à une nouvelle prospérité", a-t-il déclaré. "Il n'est plus temps pour les gouvernements des pays développés de se poser la question simpliste de savoir combien d'argent ils transfèrent. La seule question qui a de l'importance est de savoir ce que l'on fait pour aider les gens qui sont pauvres", a asséné le président Bush. Les pays européens mettent régulièrement en avant le fait que leur aide au développement, calculée en pourcentage du Produit intérieur brut (PIB), est largement supérieure à celle accordée par les Etats-Unis. |